Alors, je suis bien consciente que ce mot peut faire peur, ingénierie. Je vous avoue que j’ai bien failli faire demi-tour quand Evelyne l’a utilisé. Ingénierie.
Définition, vue par moi : en fait, c’est la partie durant laquelle on prépare ce qu’on va dire aux stagiaires. Oui je sais, vu comme ça, c’est beaucoup moins impressionnant.
Notre premier sujet : traiter une commande du Conseil Régional visant à rendre autonomes 10 Kanaks dans les transports marnais.
Alors, déjà c’est quoi un Kanak, un bateau ? Ha non, y’a canoë devant, et en fait, c’est canoë kayak, pas tout à fait pareil….
Bon, google est mon allié, je chercherai après.
Il faut qu’on y travaille en binôme. Le concepteur de cuisine que j’appellerai C souhaite qu’on travaille ensemble. Bon, OK.
Nous avons un délai d’une semaine pour répondre à cette demande, présenter un PowerPoint, et fournir un dossier censé être pour le Conseil Régional. C’est parti !
Alors déjà avec C, on googlelise kanak. Il s’agit en fait des habitants de Nouvelle Calédonie, petite île française pas loin de l’Australie.
Ça fait rêver !
Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt, à nos kanaks.
Elles sont 11, elles parlent le français niveau scolaire (si ça ressemble à mon anglais niveau scolaire autant vous dire qu’on est mal), elles n’ont pas la même monnaie que nous (elles utilisent le franc pacifique), et n’ont que le bus, pas de lignes ferroviaires ni tramway.
Petite aparté. Je dois vous avouer que j’ai une très bonne mémoire des visages. Généralement, je les associe à des personnages connu et, comment dire, je trouve que C a petit air du Capitaine Haddoc. Est-ce que ça tient au fait qu’il ait une barbe, ou qu’il portait un col roulé le 1er jour de notre exercice ? Alors, inconsciemment ou pas en fait, je suis très sympathique avec lui, peur qu’il ne se mette en colère et de le voir courir partout dans la salle en criant Bachi Bouzouk, Ectoplasme à roulette, et l’incontournable Mille million de milles sabord !!
Bon il s’est avéré qu’après coup, Evelyne nous a demandé pourquoi un handspiner dans une tête, là ou moi je voyais des neurones…
C’est sympa de voir nos similitudes et nos différences. Par exemple, avec C, nous sommes parti du principe que nos kanaks avaient un forfait internet, avec 4 G et tout et tout. Un groupe a imaginé qu’elles n’auraient peut être pas le forfait adapté, et a créé une multitude de supports papier.
Au final, nos travaux étaient plutôt semblables, ce qui veut dire que nous avions tous compris la même demande, si bien que nos notes ont été 28 – 29 et 30.
Evelyne nous a expliqué ultérieurement que son exercice avait été faussé, car elle avait modifié un paramètre, elle a inclus les téléphones portables. Et c’est vrai que de ce fait, nous sommes tous partis dans la même direction de travail. A priori, sur les groupes antérieurs au notre, il y avait des différences significatives, comme un groupe qui demandait aux kanaks de se prendre en photos devant plusieurs monuments de Reims (j’ai trouvé l’idée excellente), un autre qui donnait un point de départ, et l’arrivée Place d’Erlon pour manger le midi.
Le bilan que je tire de cette expérience est que tout compte fait, travailler en binôme n’est pas très difficile, je trouve ça super intéressant et enrichissant, et j’ai aimé aussi présenter nos idées aux 2 autres groupes, les défendre, et écouter ce qu’eux avaient bien pu monter comme ingénierie.
Super expérience, vivement la prochaine !
Isabelle
Merci pour votre super-blog ! J’y retrouve mes motivations, mes façons de faire, mes joies et mes peines, mes moments de découragement et tous ceux qui me reboostent. Et le cas Kanak, j’ai eu le même à l’AFPA.